Photographie © Andreas Heumann
Si je suis devenue auteure, c'est sans doute (évidemment !) à cause du (grâce au ?) silence dans lequel j'ai grandi. J'ai mis des mots pour l'habiter, lui inventer un décor, une vie. Le silence est devenu ma page blanche. Ma page blanche quotidienne. Me raconter des histoires et derrière le blanc faire apparaittre les reliefs, les couleurs. Le silence mortifère ne m'a pas engloutie. J'ai semé, je continue, je continuerai, longtemps, j'espère.
Cette semaine sur France Culture, l'émission Pas la peine de crier ouvre son heure, de 16 à 17 au silence. Tous les silences. Car il y en a qui sont nécessaires et bénéfiques, heureusement. On peut l'écouter, la réécouter ou la podcaster ici !
Hier l'émission était consacrée à la guerre d'Algérie et au vide de mots autour de ce conflit depuis les années 60. Les taiseux qui sont revenus sont nos pères, nos grands pères. Le silence dans lequel j'ai grandi n'a t'il justement pas trouvé son origine là-bas ?
Lui tordre définitivement le cou. Voilà ce que je vais faire.